Comment se préparer à un voyage solo : guide pratique et émotionnel

Quand j’ai pris la décision de partir seule pour la première fois à 33 ans, après une séparation et en laissant mes trois enfants pour un mois, une multitude de questions m’a envahie : 

Allais-je réussir à m’organiser correctement ? Je n’ai jamais fait ça avant…

Que faire en cas d’imprévu ? Il y a quand même quelques kilomètres entre la France et le Japon…

Et surtout, comment allais-je gérer ce face-à-face avec moi-même ? Oui, c’était solo-solo, zéro contact sur place, un anglais limité, un japonais très très limité pour 4 semaines dans une culture différente.

J’étais sûre d’y aller (enfin, au moment de descendre de l’avion, je ne faisais pas la fière !) et en même temps, aucune idée de comment j’allais réagir face à cette situation totalement nouvelle.

Aujourd’hui, après ce voyage marquant au Japon, je peux affirmer que partir seule n’est pas juste un acte de découverte du monde, c’est avant tout une rencontre avec soi. Une expérience fantastique si on accepte de plonger totalement dans l’immersion.

Alors, comment bien préparer une telle aventure ? 

Voici les étapes essentielles, pratiques et émotionnelles, basées sur mon expérience personnelle.

Pourquoi partir en solo ? Définir vos objectifs de voyage

Oui ! Avant d’épuiser tous les guides de voyages que vous pourrez trouver, rappelez-vous pourquoi vous avez décidé de partir et pourquoi avoir choisi ce pays.

Il y a énormément de façons d’aborder chaque destination : les sites touristiques, la culture, l’apprentissage de la langue, le sport…

Vous pouvez voyager en solo dans des hôtels, dans des locations, des auberges de jeunesse, chez l’habitant, partir en groupe, …

Tous ces choix seront à faire et vont avoir un impact sur votre vécu de voyage.

Pourquoi ce voyage ?
Avant même de choisir votre destination, posez-vous cette question essentielle : quel est l’objectif de ce voyage ? 

Pour moi, le Japon représentait une belle opportunité d’approfondir et de développer ma pratique sportive : le judo ! J’ai pu travailler ma technique et rencontrer des personnes qui partageaient cette passion et le courage de se donner les moyens d’aller chercher des enseignements à la source.

Le seul lieu où il était possible d’aller dans un dojo en tant qu’étranger, sans connaissance sur place est le Kodokan, lieu fondé par Jigoro Kano, situé à Tokyo.

Au début, je me suis beaucoup dispersée, des envies d’aller dans les Alpes Japonaises, d’aller au sud, à Osaka, … Tellement de choses intéressantes, je ne savais plus quoi faire. 

C’est en me recentrant sur l’objectif de base, le judo, et la nécessité de continuer mon travail de coaching en ligne que j’ai pu affiner les modalités du voyage.

Choisir son itinéraire
Votre pourquoi déterminera votre itinéraire. 

Ou de ne pas bouger.

Oui, parce que souvent on voit des personnes qui font la course. Qui changent d’endroit tous les 2 jours pour en voir un maximum et remplir l’album photo mais on peut très bien profiter, explorer, en restant au même endroit. 

Il y a souvent beaucoup de choses à faire autre que les grandes attractions touristiques et vous ne les verrez pas si vous passez votre temps à déménager.

Encore une fois, l’itinéraire dépend de votre pourquoi. 

Si votre but est de vous ressourcer, prévoyez des moments de calme. 

Si vous recherchez une immersion culturelle, concentrez-vous sur une ou deux destinations. 

Et surtout, gardez de la flexibilité pour vous adapter aux imprévus ! 

Dans mon cas, bien que j’avais envisagé de visiter Kyoto la dernière semaine, j'ai décidé de rester à Tokyo pour pouvoir faire un Summer Course de judo que je n’avais pas prévu à la base mais qui m'intéressait vraiment.

Alors oui, j’ai hésité puis je me suis dit “je viens pour le judo, je choisis de vivre l’expérience judo jusqu’au bout !”.

Comment établir un budget pour votre aventure en solitaire ?

Vous êtes plus riche que vous ne le pensez !
Le budget est souvent un obstacle majeur aux grands projets ! 

Tout ça parce qu’on ne voit que le manque à gagner, le manque d’économies, mais il existe des solutions créatives ! 

Etant moi aussi dans cette situation, je me suis laissée inspirée par les récits de ceux qui sont partis avant moi, en y amenant ma dose de créativité, liées à ma propre situation de parent séparé, avec des enfants en école à la maison à mi-temps. 

Avant de partir, j’ai mis mon appartement en location, vendu ma voiture, et trié mes affaires pour vendre ce qui ne m’était plus utile. 

Non seulement cela m’a permis de financer mon voyage, mais aussi de réaliser la quantité de choses que j’avais !

Donc pour avoir plus de trésorerie, autre que gagner plus, vous pouvez : 

• remettre en circulation tout ce qui ne vous est pas utile ou que vous n’avez utilisé depuis six mois

• revoir vos dépenses : la voiture, les frais d’assurance, … si vous partez sur une certaine durée, il y a pleins de choses dont vous n’aurez plus besoin

• Et si vous avez d’autres idées, pensez à les partager en commentaire !

Planifiez vos dépenses

Deux gros postes de dépenses que vous pouvez organiser en amont pour étaler vos dépenses : 

• le transport

• l’hébergement : pour la partie voyage avec les enfants, j’ai fait du workaway ce qui m’a permis de ne pas avoir de frais d’hébergement ! Mais on en reparlera dans un article dédié aux voyages avec les enfants 

Les repas sont aussi un budget assez variable suivant les pays et vos possibilités de cuisiner ou pas. Pensez-y au moment de réserver le logement !

Extras : Prévoyez un petit budget pour les imprévus, car ils font partie du charme du voyage.

Demandez conseil
Échangez avec des personnes ayant déjà voyagé dans le pays qui vous intéresse et qui ont des centres d’intérêt similaires. 

J’ai contacté des amis et des connaissances qui étaient allés au Japon, Certains y étaient allé pour le judo, d’autres ont mixés entrepreneuriat et tourisme. 

Leurs conseils m’ont été précieux. Ils m’ont aidé à comprendre les subtilités culturelles. Mais attention, chaque récit que tu entendras sera teinté par la vision de la personne qui l’a vécu et son pourquoi. 

Si tu n’es pas droit dans tes bottes et que tu ne sais pas ce que tu veux, tu vas te disperser, et tu ne sauras plus vraiment que faire.

N’oublies pas, tu es là pour vivre ta propre aventure.

Écoutes et inspires-toi des autres mais suis ton propre chemin.

Se préparer émotionnellement à voyager seule

Domptez la solitude
Voyager seule, c’est une opportunité unique pour se recentrer, mais il y a ces moments où la solitude va être pesante. 

Apprenez à l’apprivoiser. 

Emportez un carnet pour écrire vos ressentis et suivre votre voyage au jour le jour, c’est une vraie thérapie ! Pour moi, tenir un journal de bord m’a été d’une grande aide (vous pouvez d’ailleurs retrouver mes récits ici).

Pensez aussi à ce que vous vouliez faire sans jamais en avoir le temps : dessin, lecture, apprentissage d’une nouvelle langue… c’est VOTRE moment. 

Un voyage intérieur
Dès que vous aurez apprivoisé ces moments de solitude, que arriverez à plongez dedans, commencera votre second voyage, l’introspection.

Parce que voyager seule, c’est être confronté à ses souvenirs, ses rêves non réalisés, ses blessures et ses victoires, ses questionnements sur l’avenir... 

Il n’y a pas forcément de réponse là, tout de suite, c’est une mise au point de là où on en est.

Ces moments peuvent être déstabilisants, mais je pense qu’ils sont nécessaires pour avancer. 

Pendant de longues marches dans Tokyo, j’ai revisité des chapitres de ma vie, réalisé certaines choses, pris conscience de comment mes actes passés avaient mis en place des situations… ça m’a permis de prendre aussi plus ma part de responsabilité. 

Ces moments ne peuvent se vivre que si l’on accepte de ne pas “s’agiter” en permanence. 

Prêt pour faire 2 voyages en 1 ?

Prendre confiance en soi
Faire face à l’inconnu est effrayant, mais c’est également libérateur. 

Le simple fait de naviguer seule dans une ville comme Tokyo, de me repérer dans le métro, de demander de l’aide pour trouver un chemin, bref de me débrouiller sans un autre français avec moi, dans un pays où la langue et l’écriture sont totalement différentes, m’a montré que j’étais capable et ça, c’est un gros boost de confiance en soi !!!

Astuces pratiques pour un voyage solo sans encombre

Prendre soin de soi

Suivant la destination, il peut y avoir un décalage horaire plus ou moins important.

Pour éviter de le subir et perdre une partie de votre voyage à être “dans le gaz”, essayez au maximum de caler vos horaires de sommeil sur le nouveau pays dès l’arrivée, quitte à ne pas dormir dans l’avion avant.

Vous pouvez aussi sortir marcher au lever du soleil pour informer votre organisme de la nouvelle temporalité.

Toujours côté physique, avoir une routine sportive, telle qu’un peu de mobilité, permet d’avoir aussi un corps plus facilement adaptable et capable de suivre les changements que vous lui imposez.

Un autre point clé, pour vous mesdames : votre cycle menstruel ! Et oui, les règles nous suivent même à l’autre bout du monde… Et vous pouvez soit paniquer et vous dire que vous n’avez pas de chance ou anticiper d’un point de pratique et émotionnel pour avoir une expérience encore plus enrichissante ! 

Faîtes de nouvelles rencontres
Les locaux, comme les autres voyageurs, sont souvent ravis de partager leurs histoires. Ne vous fermez pas aux échanges sous prétexte de vouloir absolument vivre ce voyage seul.

Avoir un échange à un instant T, va au contraire pouvoir alimenter votre réflexion et votre vision, parce que soyons clair, il n’y a aucun hasard dans ce que vous allez vivre et les rencontres à venir. C’est juste que souvent, on comprend les liens après.

Garder un lien avec vos proches
Encore une fois, les échanges ne sont pas interdits dans un voyage solo ou dans l'introspection.

Appelez votre sœur, votre frère, votre meilleur ami(e) quand vous en avez besoin.

Dîtes à vos parents où vous êtes pour les rassurer.

Appeler vos enfants en visio pour leur montrer votre environnement.

Beaucoup de personnes s’inquiètent lorsque vous dîtes vous partez seul, d’autant plus si vous êtes une femme. Prenez en compte leurs inquiétudes et transformez-les source d’inspiration.

Montrez que c’est possible, réalisable et transformateur.